Cruelle diablesse by Valentino Serena

Auteur:Valentino Serena [Valentino Serena]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2020-09-29T22:00:00+00:00

Les vacances suivantes arrivèrent en un clin d’œil. Anita allait rentrer à Belgrave Square, là où était sa place. Avec moi, mais aussi avec sa famille élargie, mes serviteurs. Mon amie les avait toujours beaucoup aimés et je me sentais beaucoup plus proche d’eux depuis notre repas de Noël. Mme Baddeley et Jackson m’avaient permis de ne pas perdre la raison durant la longue saison de chasse au mari imposée par ma mère. Jackson avait toujours un regard pour me soutenir et je descendais régulièrement aux cuisines pour parler à Mme Baddeley des assommants prétendants qui m’étaient présentés. Mais l’attente était terminée. J’allais retrouver mon Anita. Enfin !

Le jour venu, j’attendis dans l’entrée. Je ne pouvais pas rester dans le petit salon jusqu’à ce que Jackson fasse entrer Anita comme une simple invitée. Elle faisait partie de la famille. Elle était même ma seule famille, puisque Maman avait renoncé à faire quoi que ce soit de moi. J’entendis enfin la voiture s’arrêter devant la maison et ne laissai même pas à Jackson le temps d’ouvrir la porte : je sortis en toute hâte pour embrasser ma chère amie.

— Je suis tellement contente de te voir !

Nous nous serrâmes dans les bras un long moment. Elle était plus radieuse que jamais et son sourire était splendide. Elle était à la maison !

— Bon anniversaire, Cruella !

J’étais si exaltée par son arrivée que j’en avais presque oublié mon anniversaire.

— Miss Anita, laissez-moi monter vos affaires, suggéra Jackson. Je suis certain que Mme Baddeley sera enchantée de vous voir si vous voulez bien descendre. Il se pourrait bien qu’elle ait une petite surprise pour vous.

Et il lui fit un clin d’œil.

— Oui, viens, Cruella, acquiesça Anita en me tirant par la manche.

— Que se passe-t-il ? Pourquoi Jackson nous envoie-t-il en bas ?

— Comme il l’a dit, j’ai hâte de voir Mme Baddeley. Allez !

Je me souviens que je tenais la petite main d’Anita dans la mienne en dévalant l’escalier, ce qui me rappela vivement mon enfance, quand je descendais avec Miss Pricket. J’eus comme un vertige. Je perçus la fébrilité qui régnait au sous-sol. Il faisait très sombre, mais j’entendis les rires étouffés des femmes de chambre et Mme Baddeley leur demandant de faire moins de bruit. Nous entrâmes dans la salle commune, où flottait une bonne odeur de chocolat.

— Qu’est-il arrivé aux ampoules ? demandai-je dans le noir.

Et, soudain, toutes les lumières se rallumèrent et j’entendis crier :

— BON ANNIVERSAIRE, CRUELLA !

Ils étaient tous là : Jane, Paulie, les valets de pied, Mme Baddeley… Et Jackson ne tarda pas à nous rejoindre.

Ma famille.

— C’est toi qui as organisé tout ça, Anita ?

— Avec Mme Baddeley et Jackson, sourit-elle. Ce sont eux qui ont fait tout le travail.

Les domestiques s’étaient surpassés. La pièce était décorée de guirlandes, de ballons blancs et noirs, et la table portait le plus grand et le plus splendide gâteau que j’avais jamais vu, une merveille alternant les couches de vanille et de chocolat.

— Un chef-d’œuvre de plus à votre actif, Mme Baddeley ! Je suis tellement heureuse de vous avoir tous autour de moi.

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